Tunnel du Zénith : embarquement immédiat pour un voyage onirique
Glauque et peu accueillant, le tunnel du Zénith vient, grâce à la Ville et au collectif Les Mains Sales, de se réinventer. Après un mois de travaux, il a rouvert ses portes dévoilant une rame de bus fictive où chaque fenêtre s’ouvre sur un monde fantasmagorique. Une fresque qui réveille l’imaginaire…
Changement de décor pour le tunnel du Zénith. Exit les murs gris et humides. Fini l’éclairage blafard. Des luminaires anti-vandalisme ont été posés pour rendre les lieux plus engageants. Redressées, les parois ont été étanchées et lissées. Ces premiers travaux de remise en état de ce passage qui relie les gares routière et SNCF au Zénith de Toulon ont été menés au cours de l’automne 2023 par l’antenne toulonnaise de la métropole Toulon Provence Méditerranée (TPM). Restait à offrir une nouvelle livrée au souterrain. Pendant un mois, à la demande de la Ville, le collectif d’artistes « Les Mains Sales » a travaillé d’arrache-pied pour lui redonner vie et couleurs.
Les 44 mètres du tunnel ont été transformés en une rame de bus déclinée à la toulonnaise. Rien ne manque : ni les fauteuils en trompe l’œil, ni les poignées, ni le plan des lignes et ni même les destinations. Dans chaque fenêtre de la rame apparaissent des animaux oniriques : un lapin rose avec une queue de tigre, un lion avec un corps de gorille, une baleine avec des pattes, une grenouille ailée…
Un vernis anti-tag
Pour réaliser ce bestiaire fantasmagorique, les huit artistes se sont appuyés sur l’intelligence artificielle afin que « tous ces animaux soient traités de façon cohérente », précise Matthieu Priol, fondateur de NO/ID qui a œuvré avec « Les Mains Sales » à la réalisation de cette fresque qui accompagne les passants durant toute leur traversée jusqu’au passage protégé du boulevard commandant Nicolas.
« C’est vraiment superbe ! » s’est exclamée Josée Massi, maire de Toulon, lorsqu’elle a découvert le souterrain ainsi relooké quelques minutes avant de le rendre aux habitants. Pour éviter que l’œuvre ne soit recouverte par d’autres graffitis, le blaze(*) du collectif a été mis en évidence, la peinture a fait l’objet d’un traitement anti-tag et les compositions numériques ont été recouvertes de plexiglas. « Embellir un lieu suffit parfois à le préserver des dégradations », indique Matthieu Priol. Depuis le 11 avril, la fresque attire les curieux et les amateurs de street art qui la photographient sous tous les angles.
(*) pseudonyme utilisé par les graffeurs et graffeuses
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